23 Nov La prison comme porte-voix : Thoreau et la désobéissance civile
Dans le cadre des Journées nationales de la prison, qui se déroulent du 19 au 25 novembre 2018, l’Huma-Café ® organise une rencontre-débat. Angélique Thébert y présentera une conférence dans laquelle il sera question du lien à la fois étroit et problématique qui existe entre la désobéissance civile et la peine carcérale.
La société n’aime pas ceux qui vivent à la marge. Pourtant, elle les sanctionne en les confirmant dans cette mise à l’écart : en les mettant en prison. Henry David Thoreau, poète et philosophe d’une Amérique asphyxiée par l’esclavagisme et l’esprit de commerce, en a fait l’expérience une nuit de juillet 1846. Mais cette tentative de le faire taire a été le tremplin pour lancer un appel universel à la résistance. Elle est à l’origine de l’écriture de son essai Résistance au gouvernement civil, pamphlet contre le gouvernement et ses citoyens-complices, et source d’inspiration pour les « désobéissants ». Et si c’était dans ces « espaces autres » (ces hétérotopies, ces voies de garage) que la voix portait le plus ? Et si c’était dans le confinement du cachot que l’amour de la liberté et de la justice résonnait le plus ? Pourtant, désobéir à une loi qu’on estime injuste ne devrait-il pas passer par le refus de l’incarcération ? Saisissons l’occasion de démêler les liens complexes qui se nouent entre une éthique de la désobéissance civile et l’expérience carcérale.