06 Mai Congrès SOPHA 2012
Le CAPHI est partenaire du 6ème congrès de la SOPHA (Société de Philosophie Analytique) qui aura lieu du 4 au 6 mai 2012 à Paris. Vous trouverez à cette adresse le programme complet en téléchargement (.pdf). Les interventions des membres du CAPHI sont résumées ci-dessous :
Les vertus et les limites de la doctrine du double-effet
Par Bruno Gnassounou et Valérie Aucouturier, le Vendredi 4 mai à 14h.
La doctrine du double-effet s’appuie sur une distinction entre ce qu’un agent a l’intention de faire et les effets collatéraux de son action, qu’il prévoit mais n’a pas l’intention de réaliser : si un acte a deux effets, l’un bon, l’autre mauvais, il est permis de l’accomplir si (1) l’effet mauvais n’est pas visé intentionnellement, (2) le bon effet n’est pas produit par le truchement du mauvais et (3) le bon effet ” surpasse ” le mauvais effet. Nous voudrions évaluer deux aspects de cette doctrine : 1) Quand, dans un acte d’auto-défense, je tue quelqu’un, en quoi est-il légitime de dire que j’ai voulu me défendre et que la conséquence, non voulue, en était la mort de la personne, plutôt que de dire que j’ai voulu le tuer comme moyen de sauver mon existence? Cette distinction entre responsabilité et culpabilité semble aussi essentielle qu’artificielle. 2) Y-a-t-il un sens aÌ€ dire que parmi les effets possibles d’une action, nous ” choisissons “, en ” dirigeant notre intention ” sur les premiers et non sur les derniers, ceux qui entreront dans l’action intentionnelle aÌ€ titre de moyen et de fin, et ceux qui seront de simples effets collatéraux ?
Held Hostage, the Epistemological Objection to Libertarianism
Par Jean-Baptiste Guillon, le Dimanche 6 mai à 14h.
In this presentation, I want to consider an objection against Libertarianism, understood as the conjunction of an incompatibilist conception of freedom and the claim that we actually have such a freedom. In a nutshell, the objection goes as follows : if free will requires well-located indeterminism, then we cannot presently claim to know that we are free, for we cannot presently claim to know that there is well-located indeterminism. Therefore, the libertarian stance cannot be warranted. Fischer (1999) dramatized this situation saying that, if incompatibilism were true, then our view of ourselves would be “held hostage to an esoteric scientific discovery”. This kind of reasoning is quite rarely worked out or even spelled out, though it is, I believe, an important motivating element in many an anti-libertarian doctrine. In this presentation, I try to give an explicit version of this objection, emphasizing its fundamentally epistemological nature. Then I argue that the objection can be successfully rebutted. My conclusion is that an incompatibilist free will, if it is conceivable, is also knowable, and therefore, the libertarian can be warranted in his claim that we have (incompatibilist) free will.
Les implications métaphysiques d’une acceptation de la relativité de l’identité
Par Julien Rabachou, le dimanche 6 mai à 17h05.
Le but de cette contribution est de défendre la thèse de la relativité de l’identité, dans la version assumée par Peter Geach, et surtout de tirer les conséquences métaphysiques et ontologiques de son acceptation. La stratégie la plus intuitive de réfutation de la thèse, adoptée par exemple par Wiggins, consiste aÌ€ soutenir que la relativité de l’identité est vraie mais triviale lorsqu’il s’agit de l’identité sous un prédicat quelconque, et qu’elle s’avère fausse dans le cas ouÌ€ il s’agit d’identité sous un prédicat sortal. Nous soutiendrons par conséquent que l’acceptation de la relativité de l’identité implique a contrario, pour répondre aÌ€ cette stratégie ” essentialiste ” de réfutation, le rejet de la distinction entre prédicats sortaux et prédicats ordinaires. Puis nous montrerons que ce rejet de l’essence ne fait difficulté que si l’on présuppose que la relation d’identité est un principe réel d’unité des individus. Nous considérerons au contraire que l’identité est une relation seulement logique et que l’individualité des eÌ‚tres existe concrètement et antérieurement aÌ€ toutes nos procédures d’identification. La conséquence est dès lors que la distinction entre prédicats essentiels et accidentels ne s’impose plus, et que la thèse de la relativité de l’identité n’apparaiÌ‚t plus problématique.
Pour plus d’informations, voir sur http://sopha.univ-paris1.fr/