18 Nov Didier Mineur : « Ce que la crise du modèle cosmopolitique européen dit de la démocratie. La thèse de la cooriginarité de la souveraineté populaire et des droits de l’homme en question »
Résumé de l’article :
Cet article soutient que le renoncement actuel à l’idée d’une extension indéfinie du projet européen et, partant, au modèle cosmopolitique qui la sous-tendait dans les années 1990 et 2000, est le témoin de l’abandon de la conception strictement universelle de la démocratie libérale au profit d’une conception plus substantielle selon laquelle ce régime est une forme de vie éprouvée dans le temps long, autrement dit, un ethos particulier. Dans un tel cadre théorique, l’association de la démocratie et des droits de l’homme, constitutive de la démocratie libérale, apparaît comme le produit contingent d’une trajectoire historique particulière. En ce sens, cette conception nouvelle des limites de la construction européenne implique d’admettre comme possibles à la fois une démocratie sans État de droit et un État de droit sans démocratie. Ce changement de paradigme comporte une part de désenchantement, mais il peut aussi être un aiguillon, à la fois pour la préservation de la démocratie libérale telle que nous y sommes attachés, et pour la construction d’une véritable démocratie européenne.
Référence :
« Ce que la crise du modèle cosmopolitique européen dit de la démocratie. La thèse de la cooriginarité de la souveraineté populaire et des droits de l’homme en question », in Philippe Crignon (dir.), Le moment européen. Approches philosophiques de l’Union européenne, Herman, 2024, p.217-246.
https://shs.cairn.info/le-moment-europeen–9791037038579-page-217?lang=fr