10 Mar En Quête d’Eternité
Comment allonger notre durée de vie ? Dans quelles conditions ? Et finalement, pourquoi ? Telles sont les questions auxquelles la recherche scientifique actuelle tente de répondre. Cette « Quête d’éternité » sera, à l’horizon 2017, le thème d’une exposition scientifique coproduite par le muséum de Nantes et le musée du Fjord à Saguenay au Québec. En 2015, philosophes et médecins entameront un cycle de conférences animées par Anne Le Pennec, journaliste scientifique, avec la contribution de Guillaume Durand, Président de l’association EthicA.
“Désirs d’éternité”
Denis Moreau
27 janvier à 20H30
“Je te promets que c’est pour toujours”, “je voudrais que cela ne s’arrête jamais”, “pourquoi faut-il mourir ?”. Sous différentes formes, plus ou moins explicites, la question de l’éternité s’invite dans nos vies, et creuse notre désir. On essayera de clarifier la nature de ce désir d’éternité, et d’en analyser quelques figures spécialement signifiantes.
Denis Moreau, professeur de philosophie à l’Université de Nantes. Parmi ses derniers livres : Foi en Dieu et raison. Théodicées (Cécile Defaut, 2009) ; Les Voies du salut (Bayard, 2010) ; Dans le milieu d’une forêt. Essai sur Descartes et le sens de la vie (Bayard, 2012) ; Pour la vie ? Court traité du mariage et des séparations (Seuil, 2014)
“Sport et post-humanité”
Pascal Taranto
24 février à 20H30
Le “transhumanisme” s’efforce de penser, sur des fondement techniques et scientifiques, non pas l’avenir de l’humanité, mais bien la post-humanité. Son double paradigme est celui de l’intelligence artificielle, d’une part, et de l’autre celui du corps transformé et débarrassé de ses limitations naturelles: la faiblesse, la maladie, et même la mort. Le sport moderne, obnubilé par la performance et le record, est ainsi devenu la boule de cristal du corps post-humain. Entre le corps bionique et l’ingénierie génétique, privé de tout télos naturel normatif, le corps sportif est livré à un imaginaire démiurgique anthropocentré où l’on a voulu voir un signe de plus de la mort de Dieu, précédant de peu la mort de l’homme et de l’humanisme classique.
Pascal Taranto est professeur agrégé de philosophie, docteur et maître de conférences à l’université de Nantes, a publié notamment : Du déisme à l’athéisme, la libre-pensée d’Anthony Collins (Champion, 2000) ; Activité physique et exercices spirituels. Essais de philosophie du sport (dir. Denis Moreau et Pascal Taranto, Vrin, 2008) ; David Hume, Le suicide, traduction et présentation inédites (éditions Cécile Defaut, 2009). Maître de conférences en Philosophie à l’Université de Nantes (CAPHI). Secrétaire de l’association EthicA.
“Le cœur artificiel : vers l’homme bionique ?”
Philippe Bizouarn
10 mars à 20H30
Depuis les années 1970, plus de mille patients souffrant d’insuffisance cardiaque ont été implantés d’un cœur artificiel total. Les indications actuelles concernent les seuls patients en attente de greffe. Récemment, un cœur artificiel de la société Carmat a été implanté chez des patients au stade terminal de l’insuffisance cardiaque et ne pouvant être greffés. Un tel cœur artificiel, entièrement bio-compatible, et mimant le fonctionnement du cœur normal, pourrait-il, à terme, remplacer la greffe cardiaque ? Comment le patient pourra s’adapter à cette machine vitale, nécessitant une source d’énergie pour le moment externe ? De quel cœur s’agira-t-il : une prothèse qui répare, à la manière d’un bras ou d’une jambe artificielle et soumis au contrôle de son bon fonctionnement, ou d’un cœur à nouveau incorporé dans la machinerie des organes ? Nous voyons que les frontières s’effacent, entre l’interne et l’externe d’un corps désormais incertain de lui-même, entre l’invisible/le silencieux de ses organes et le visible/bruyant de sa machine. Si le rêve est devenu réalité, tous les possibles s’ouvrent à nous, homme bionique d’un futur si proche.
Philippe Bizouarn est praticien hospitalier en Anesthésie- Réanimation au CHU de Nantes. Chercheur associé au laboratoire SPHERE (équipe Rehseis), UMR 7219, Paris-Diderot. Membre du comité d’éthique de la Société d’Anesthésie-Réanimation (ICARE). Il a notamment publié De Galton à Rothman. Les grands textes de l’épidémiologie au xxe siècle (avec Alain Lepègle et Joël Coste) (Hermann, 2011).