Kant et les empirismes

Kant et les empirismes

Colloque international organisé par Antoine Grandjean à  l’ENS de Lyon.

Argumentaire

On simplifie trop souvent l’un des grands champs problématiques de la modernité en opposant le rationalisme et l’empirisme. Les rationalistes défendraient l’idée que la raison peut tirer de son seul fonds les principes de toute connaissance véritable ; les empiristes soutiendraient une dépendance intégrale de la rationalité à  l’égard de l’expérience, ce qui nous condamnerait au scepticisme. Kant n’est pas pour rien dans une telle structuration du débat philosophique. Il s’agira toutefois de se demander si les choses ne sont pas plus compliquées, et si Kant lui-même ne donne pas la clef d’une interprétation bien plus riche du courant empiriste. Loin de s’opposer au rationalisme métaphysique, l’empirisme ne devrait-il pas, en effet, être compris comme l’un de ses éminents représentants ? Il le serait dans sa motivation d’abord : c’est le constat de la limitation de notre connaissance à  la sphère de ce dont nous pouvons faire l’expérience qui conduirait à  identifier en cette expérience la source exclusive de toute connaissance ; cette manière de conclure de l’usage à  l’origine engage toutefois toute une métaphysique de la représentation qu’il convient de tirer au clair. Mais l’empirisme pourrait bien être également un rationalisme métaphysique dans ses conséquences : si la nature est l’unique objet de notre expérience, et si seule cette dernière féconde la raison, alors l’empirisme implique une métaphysique naturaliste, qui soumet l’ensemble de ce qui est aux lois de la nature. Conséquence qui promeut l’intérêt théorique de la raison, en annulant toute dimension surnaturelle, antinaturelle, ou extranaturelle de ce qui est. Conséquence qui est toutefois problématique du point de vue de l’usage pratique de la raison, que son intérêt pour la moralité ne saurait rendre indifférente à  la question de la liberté. Ces questions, qui seront posées au cours de ce colloque international, et dont le site historique moderne est d’abord à  situer au 18e siècle, n’ont cessé de hanter la réflexion depuis lors. Ces journées s’organiseront autour de trois grands thèmes : la lecture kantienne des diverses traditions empiristes ; la réponse « transcendantale » au défi empiriste ; les réceptions qui décèlent dans le geste kantien la marque résiduelle d’un empirisme non surmonté.

Intervenants

François CALORI, Raphaël EHRSAM, Michaël FOeSSEL, Antoine GRANDJEAN, Matthieu HAUMESSER, Mai LEQUAN, Michel MALHERBE, Pierre-François MOREAU,Claudia SERBAN, Pascal TARANTO, Olivier TINLAND, Günter Zà–LLER.

Organisation

Comité d’organisation : Antoine Grandjean, Pierre-François Moreau, Anne-Laure Motkin. Comité scientifique : Raphaël Ehrsam, Antoine Grandjean, Mai Lequan, Cyrille Michon, Pierre-François Moreau, Günter Zöller.

Contact

Antoine Grandjean

Documents joints



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