20 Mai Les opérations mentales aux 17ème et 18ème siècles
La philosophie de l’esprit, au XVIIe et au XVIIIe siècles, se propose d’étudier les actes par lesquels l’esprit « opère ». La « logique » ou théorie de la connaissance qu’elle déploie n’est donc pas dépourvue de pragmatisme. Concevoir, juger, raisonner, croire, percevoir, ou ressentir c’est faire. En rendre raison c’est donc prêter attention à l’expérience même de ces opérations mentales. Une fois ce constat posé, toutefois, il reste d’abord à comprendre comment les auteurs ont pu, chacun d’une manière qui leur est propre, mener une telle entreprise, parfois en souscrivant à une philosophie des idées ou à une logique déductiviste, souvent en la repensant ou en la subvertissant. Il faut également relever le risque sceptique d’une approche qui prétendrait se limiter à décrire la pratique du jugement, qu’il s’agisse du jugement naturel, de la capacité naturelle de juger, ou d’appliquer des règles ou encore de l’acte qui doit relier des idées dans une proposition. Une part des intervention sera consacrée à des auteurs britanniques, dont certains furent épinglés sous le titre kantien d’empirisme mais dont la profession de s’en tenir à la seule expérience a toujours aussi le sens fondamental qui vient d’être dit : s’en tenir à l’expérience de la pratique du jugement. Une seconde part sera consacrée aux auteurs qui ont pu se faire les critiques des premiers, tout en conservant le souci de prêter attention à cette pratique. S’il doit apparaître que l’opposition entre empirisme et rationalisme est insuffisante pour rendre justice à la fécondité de ces divers auteurs, il est alors nécessaire de mieux qualifier cette expérience de l’esprit diversement mise en évidence par les uns et les autres.
Organisation : Claire ETCHEGARAY et Luc PETERSCHMITT
JEUDI 19 MAI
9h30-10h30 : Elodie CASSAN (IHRIM, UMR 5037 CNRS) – L’art de juger chez Gassendi
10h30-11h30 : Anne-Lise REY (Lille 1, UMR Savoirs, Textes, Langage) – L’anatomie du corps et de l’esprit chez François Glisson
11h30-12h30 : Philippe HAMOU (Paris Ouest, Ireph) – Locke. Faire sens de la scène mentale
12h30-14h30 : Pause déjeuner
14h30-15h30 : Claire CRIGNON (Paris 4, Métaphysique, histoire, transformation, actualité) – L’observation comme genre épistémique et opération mentale dans les manuscrits médicaux de John Locke (1666-1670)
15h30-16h30 : Luc PETERSCHMITT (UMR Savoirs, Textes, Langage) – Le savoir et son langage : le rôle de l’imagination dans les sciences selon Berkeley
16h30-17h30 : Samuel LEPINE (Lyon 3, Irphil) – La théorie humienne des émotions face aux apories du sentimentalisme
VENDREDI 20 MAI
9h30-10h30 : Claire SCHWARTZ (Paris Ouest, Ireph) – Malebranche – L’efficace des idées : l’empirisme intelligible de Malebranche
10h30-11h30 : Angélique THEBERT (Nantes, Caphi) – Jugement et proposition chez Locke et Reid
11h30-12h30 : Claire ETCHEGARAY (Paris Ouest, Ireph) – La critique du modèle perceptif des opérations mentales chez Hume et Reid
12h30-14h30 : Pause déjeuner
14h30-15h30 : François PEPIN (Louis le Grand) – Le « jugement par sentiment » selon Diderot : une étude de l’art de conjecturer dans les savoirs pratiques
15h30-16h30 : Jean SEIDENGART (Paris Ouest, Ireph) – Le « je réfléchissant », les « concepts de la réflexion » et les « hypotyposes symboliques » chez Kant
16h30-17h30 : Brice HALIMI (Paris Ouest, Ireph) – L’idée d’un entendement mathématique